The Present est un court métrage d’animation de fin d’études de deux étudiants, Jacob Frey et Markus Kranzler, de l’Institut d’animation, d’effets visuels et de postproduction numérique de la Filmakademie Baden-Wuerttemberg à Ludwigsburg, en Allemagne.
C’est une adaptation d’une bande dessinée de l’artiste brésilien Fabio Coala qui à lui aussi, travaillé sur ce projet. The Present a reçu de nombreux awards pour son animation, sa musique et son histoire qui touche un large public, aussi bien les petits que les grands.
En parlant de son histoire, The Present nous raconte un moment de vie, une rencontre entre un jeune garçon et un chiot. Nous faisons connaisance avec un jeune adolescent enfermé dans son salon, en train de jouer intensément à un jeu vidéo. Sa mère rentre dans la maison avec une boite, un cadeau, c’est pour lui. Il s’arrête tout de suite pour jette un oeil à l’intérieur et découvre un chiot ayant pour la particularité de n’avoir que trois pattes, ce qui dégoûte et met en colère le personnage qui rejette l’animal et retourne sitôt à son jeu vidéo. Après plusieurs niaiseries, le chien arrivera finalement à décrocher l’attention du garçon et ils finiront par aller jouer dehors. C’est à ce moment que l’on comprend que l’enfant est lui aussi amputé d’une jambe. L’analyse de The Present portera sur les personnages et l’interprétation ainsi que l’espace, les lieux et les décors et finalement les codes sonores.
Les personnages et l’interprétation
Il y a trois personnages dans le court-métrage, une mère qui à l’air débordé, un jeune adolescent un peu bougon et un chiot plein d’énergie, ces deux derniers sont les personnages principaux et aucun d’eux n’a de prénom. Le personnage le moins remarquable est la mère. En effet, cette dernière est très peu présente à l’écran, elle rentre dans la maison après une journée de travail, offre le cadeau et monte à l’étage, au téléphone, avec un supposé client. Elle sert finalement à donner un background au garçon qui est son fils. Celui ci à l’air d’entrer dans son adolescence, il est dans le noir, plongé dans un jeu vidéo de guerre, n’a pas une apparence très travaillée, n’écoute pas vraiment sa mère et a l’air plutôt maussade. Autrement dit, il a l’attitude parfaite d’un individu enclin à entrer dans cette période de la vie. Quant au chiot, on ne sait pas vraiment si c’est un mâle ou une femelle, mais d’après ses caractéristiques physiques, on nous laisse penser que c’est un jeune mâle. Sachant qu’il s’agit d’un court-métrage d’animation, le réalisateur aurait pu ajouter des cils plus prononcés, des traits plus affinés notamment au niveau de sa truffe, ici le chiot à un nez plutôt grossier et des oreilles tombantes qui lui donnent un aspect de cheveux décoiffés, qui sont dans l’imaginaire populaire, les caractéristiques du genre masculin. La mère et son fils n’ont que très peu d’interaction. La mère salue son fils avec un surnom typique qu’une maman donne à son enfant et pose une boite en carton devant le champ de vision du garçon, ce qui le dérange. On rencontre le troisième personnage juste après la sortie de la mère, ce qui rend la découverte plus intime. Au début, le chiot semble donner de la joie au garçon qui trouve enfin de l’intérêt à autre chose qu’à sa console. Le chiot à l’air aussi très enjoué de cette nouvelle connaissance. Rapidement, le garçon découvrira la particularité physique de l’animal et le rejettera directement en blâmant sa mère pour ce cadeau avant de revenir à son jeu vidéo. Le chiot, très extraverti et naïf, ne sera pas atteint par le geste de l’humain et retournera chercher son attention, le jeune homme le repoussera encore, en soupirant. L’animal commencera à découvrir son environnement en se déplaçant de manière maladroite à cause de son handicap. Après avoir découvert une balle, il s’élancera vers elle pour la ramener au pied de garçon, cette nouvelle tentative sera vaine, car l’adolescent donnera un coup dans la balle tout en soupirant. Malgré tous ces refus d’amitié, le chiot continuera de gambader, tout en trébuchant dans sa course, mais il n’abandonnera jamais même sous le regard moqueur de l’autre personnage. L’adolescent commencera à s’intéresser à l’animal et esquissera un sourire, mais de complaisance cette fois, face à la situation ridicule du chiot. Les deux personnages finiront par croiser leur regard, ce qui les emmènera à avoir leur premier échange amical en allant jouer à la balle dehors. C’est à ce moment-là que nous découvrons que les deux personnages n’étaient pas seulement liés par l’âge et leur genre, mais aussi par leur handicap. En effet, il manque aussi une jambe au garçon qui doit se déplacer avec des béquilles. On se rend compte que le cadeau, qui n’en avait pas l’air au début, est en fait une très bonne idée car en voyant le chiot plein de vie, malgré sa patte en moins, qui trébuchera à plusieurs reprises sans perdre de vue son objectif qui est de s’amuser et de profiter de la vie, l’enfant oubliera son handicap qui est peut être un complexe pour lui, et trouvera en l’animal un égal, un ami avec qui jouer. Le chiot aura réussi l’exploit de donner de la joie à cet enfant sans même que les deux personnages n’aient eu un échange verbal.
L’espace, les lieux et les décors
Les trois personnages évoluent dans deux espaces réalistes, deux espaces que tout le monde connaît. Le premier est la maison de la mère et de son fils. Le garçon est assis sur le canapé au milieu du salon face à une télé. Autour de lui sont posés des bandes dessinées, un paquet de chips entamé, des boites de jeux vidéos ouvertes et un sac d’école. On nous laisse supposer qu’après être renté de l’école, il a ouvert un paquet de chips pour le goûter et à commencer à jouer à son jeu vidéo. Au début, l’ambiance est très sombre, le salon est principalement éclairé par la lumière de l’écran. Puis, grâce à la mère, l’ambiance se réchauffera quand elle ouvrira les stores. L’arrivée de la mère permet d’ouvrir l’espace et de découvrir des dessins sur les murs et surtout que le reste de la maison à l’air plutôt entretenu. Le second lieu est le jardin, nous ne l’apercevons seulement que grâce à la porte ouverte, d’une part avec la rentrée de la mère dans la maison puis à la toute fin quand les deux personnages principaux vont s’amuser dehors en ne refermant pas la porte derrière eux. Ces deux décors symbolisent en quelque sorte l’état spirituel du garçon. Au début du court métrage il est seul, assis dans le noir, recroquevillé sur sa manette, à la fin il se retrouve dehors, debout en plein soleil, avec un plan très lumineux grâce aux murs, au carrelage, au tapis et a la porte qui sont tous blancs, ainsi que la lumière du soleil qui se couche.
Les codes sonores
L’ambiance sonore de The Present est très importante à l’histoire car il y a très peu de dialogue. La mère tient unn monolgue au début. Elle explique qu’elle est en retard à cause de son travail et insinue à son fils qu’il devrait aller jouer dehors étant donné la météo ensoleillé puis elle ouvre les stores pour faire rentrer le soleil, ce qui dérange une fois de plus le garçon toujours passionné par son écran. Celui-ci n’a que peu d’attention pour sa mère et ne se dérange pas pour lui insinuer qu’il aurait pu se passer de son intervention avec un « mom » insistant. La mère arrivera finalement à décrocher l’attention de l’adolescent quand elle lui parlera de la boite qui est en fait un cadeau. D’ailleurs sa voix à l’air comme mise au second plan. En effet, à certains moments on entend plus le son de la télé que ce que dit la mère. On comprend ici que le réalisateur a voulu donner l’impression au spectateur d’être l’adolescent, en étant plus intéressé par les son de son jeu vidéo que par le bruit que sa mère produit. Le jeu vidéo a une part importante dans le court métrage car il est présent en fond dans une bonne partie du court-métrage. D’ailleurs, il commence avec comme seul bruit, celui des armes à feu du jeu vidéo. Au début, on ne comprend pas vraiment dans quel univers on va arriver à cause de ces bruits de guerre, le spectateur est trompé avant que l’on découvre qu’il ne s’agit que d’un jeu vidéo. Qui plus est, la première parole du court-métrage provient du jeu vidéo et dit « Mayday » qui est un code compris par tout le monde quand on est en situation de détresse. Ici, le personnage est comme en situation de détresse car il n’a pas l’air si heureux pour son jeune âge. Les bruits du jeu vidéo symbolisent aussi l’intérêt du garçon aux autres personnages. Si le jeu vidéo est inaudible, c’est que l’attention du personnage est porté vers quelque chose d’autre que la télé. La première fois c’est quand il s’empresse d’ouvrir la boite, son cadeau. Par la suite, ce sera quand la caméra est tournée vers le l’animal. Et il devient totalement inaudible quand l’enfant accepte finalement le chiot. Le chiot montre lui aussi sa présence en aboyant vers le deuxième personnage principal et en faisant couiner sa balle en plastique. Un autre bruit des plus importants est le bruit des béquilles. À la fin de l’oeuvre, le garçon entreprend quelque chose en hors champ qui fait un drôle de bruit, la caméra nous dévoile ensuite l’origine de ce bruit qui est dû aux béquilles de l’adolescent handicapé. Ce bruit de béquille fait partie de la révélation finale qui donne du cachet et de l’émotion à ce court-métrage. La musique dans The Present est originale, elle a été composé par l’artiste Zealand. On trouve deux styles différents. La première musique apparaît lors de l’entrée du chiot dans l’histoire, quand il sort la tête du carton. C’est une musique à la guitare acoustique qui donne une ambiance enfantine et qui accentue la naïveté du chiot pendant ses niaiseries. Elle s’arrête à plusieurs reprises quand le chiot s’arrête de jouer avec la balle et qu’il cherche de l’attention auprès du garçon, elle reprend quand la balle roule à nouveau et que le chiot cours après. La deuxième musique se fait entendre à la toute fin, juste après avoir découvert le handicap de l’adolescent. C’est une mélodie beaucoup plus mélancolique, elle permet d’accentuer l’émotion du moment, on découvre que les deux personnages étaient faits pour se rencontrer et qu’une belle amitié les attend. Les instants musicaux sont entremêlés de moment sans musique. Ce sont des moments importants qui renforcent l’aspect dramatique de l’histoire car le spectateur est focalisé sur l’action et non plus sur le son.
The Present est une belle histoire à la fin surprenante. Le sujet abordé qui est celui de l’handicap chez l’enfant est très bien géré et la fin est bien amené. Le fait qu’il y est très peu de dialogues permet de rendre cette oeuvre internationale et peut faire réfléchir un public multiculturel avec pourtant des similitudes comme le sujet de ce court-métrage. La relation naissante entre les deux personnages principaux se fait tout doucement sans pour autant qu’il y est de rupture qui provoque un ennui ou une relâche du spectateur. Le son et les bruits permettent d’instaurer l’état psychologique de l’adolescent et du chiot. Quant aux lieux et aux décors, ils permettent d’amener le spectateur dans cet univers réaliste en nous laissant des indices sur, là aussi, l’état psychologique du jeune garçon.
Sacha Hapka
Im very pleased to find this site. I need to to thank you for ones time for this particularly fantastic read!! I definitely really liked every part of it and I have you bookmarked to see new information on your site.
Excellent blog post. I definitely appreciate this website. Continue the good work!