Le documentaire choisi est « À propos de Nice » du réalisateur français, Jean Vigo et du directeur de la photographie d’origine russe Boris Kaufman.
Ce documentaire a été réalisé en 1930. Il est muet et en noir et blanc sur un fond musicale d’accordéon. Selon Jean Vigo, ce documentaire est « un point de vue documenté », il entend par la que la caméra doit être considéré comme un document pendant tout le processus de création, aussi bien pendant le tournage que pendant le montage. Il n’y a pas vraiment d’histoire dans « À propos de Nice », ni même de personnage principal à part peut être la ville de Nice. Pendant une journée, les réalisateurs nous font découvrir la ville de Nice à travers ses loisirs, ses occupants, sa splendeur mais aussi sa face sombre. « À propos de Nice » est le premier documentaire de Jean Vigo, il a voulu mettre en lumière les inégalités sociales au coeur de cette ville, supposée remplie de lumière. C’est son grand-père par alliance qui, en même temps de l’avoir élevé pendant ses années lycée, va l’initier à la beauté de l’image. Ce documentaire a été réalisé en 1930, une année encore soumise au noir et blanc. C’est aussi une période marquée par l’arrivée du son dans les films. On peut citer « Le chanteur de Jazz », sorti en 1927, qui est considéré comme le premier film avec des passages sonores. C’est un documentaire d’avant-garde. Pour nous aider dans notre analyse, nous utiliserons les textes de Niney de 2009, « Un film sans soleil ? », Le Documentaire et ses faux semblants, Klincksieck p26 à 29 ou encore « Où commence la mise en scène, où finit le documentaire ? », Le Documentaire et ses faux semblants, Klincksieck p53 à 57. Nous développerons les points suivants: La bande-son, le montage et le rythme et le contexte pour répondre à différentes questions qui sont comment Jean Vigo met en lumière les inégalités sociale dans son oeuvre ? Quel est l’utilité d’un montage si rapide ? Ou encore quelle importance la musique joue dans ce documentaire ?
La Bande Son
Dans la séquence du carnaval, de 16minutes et 15 secondes à 16 minutes et 45 secondes, nous pouvons entendre une accélération de la musique. Au début, nous voyons à l’image, les grandes marionnettes de pingouins ou de femmes en contre plongé, le uns après les autres, avec des plans plutôt rapprochés. Ces marionnettes ont l’air d’aller dans une certaine direction, puis nous voyons comme un général de l’armée à cheval, lui aussi allant dans une certaine direction. Ces différents plans sont ont une musique par dessus qui ressemblent aux sons produits par les instruments au début de leur symphonie, le moment où les instruments s’accordent pour obtenir le son parfait. À la suite de ça, la musique s’accélère comme l’image. En effet, on voit des soldats en rang d’oignons, regardés par des passants comme un nouveau défilé après celui du carnaval. Puis, elle s’arrête avec un plan d’un cimetière pendant deux ou trois seconde, comme pour rendre hommage aux soldats tombés au combat puis recommence avec le même angle de vue que précédemment mais avec de nouveaux soldats qui défilent toujours,. Ici, la musique est en synchronisation avec la marche des soldats ainsi qu’avec les danseurs sur leurs chars. À la fin de l’extrait, la musique se calme, redescend pour nous montrer des bateaux militaire. Dans cet extrait, Jean Vigo est dans le degré zéro expliqué par Niney p54 « aucune intervention sur le « profilmique », tout est filmé en cachette, du moins sans autorisation, à l’insu des protagonistes », il n’est pas allé demandé à chacun des soldats s’ils pouvaient les mettre dans son documentaire. D’ailleurs, son point de vue de plongée, laisse penser qu’il est en hauteur et donc par forcément visible des protagonistes. À la fin de l’extrait, lorsqu’il filme les bateaux, des arbres sont mêmes dans le champ comme s’ils filmaient vraiment en cachette.
Le montage et le rythme
Dans « À propos de Nice », il y a différents types de montage et différents rythmes notables. Il y notamment des avants après comme à 10minutes et 20 secondes où on voit un marin en train de bronzer puis bruler par le soleil. Ou encore ce plan d’un cireur de chaussures qui cire un pied sans chaussures. Dans ces deux cas, Jean Vigo peut, peut être, se placer dans le quatrième degré expliquer par Niney p55, « la situation devient une fiction jouée », Jean Vigo a certainement demander à ces personnes de créer ces situations pour créer une forme d’humour. Il y a aussi ces plans longs de 10 minutes 37 à 10 minutes 50, des plans presque distordus de différents hôtels de Nice en contre-plongée pour montrer leur grandeur et leur faste. Ce sont des plans moyennement longs qui donnent le vertige comme pour montrer que l’on a le tournis en voyant tout ce luxe.
Le contexte
Vigo, dans ce documentaire, met en lumière les inégalités des niçois. On y voit d’abord des travailleurs qui mettent en place des tables, qui préparent leur chariots, qui nettoient la ville puis des riche touriste qui sont arrivés en voiture et se délectent d’un repas ou lise le journal au soleil. Plus loin dans le documentaire, on découvre une ville sale, avec des habitants sales eux aussi, avec des activités différentes des jeux de chifoumi ou la vente sur le marché. Ces plans ci sont bien plus chargés que les plans où on voit des riches. Ce documentaire permet aux spectateurs de découvrir la beauté d’une grande ville en plein carnaval, la beauté de ses visiteurs, la beauté de ses bâtiments, la beauté de ses événements mais leurs ouvre aussi les yeux sur une fracture sociale dans la lutte des classes. Sacha Hapka.